mardi 28 octobre 2014

Qui ne dort pas doit faire du yoga


Enceinte de 36 semaine de Renaud
Moi qui ai un si grand besoin de dormir, le yoga est devenu ma source d'énergie. Même si la nuit a été difficile (multiples réveils de l'un et l'autre de mes cocos), il me suffit d'un cours d'une heure de yoga doux (prénatal en ce moment) pour me sentir rechargé et pouvoir être un peu plus productive puisque je n'ai pas besoin de sieste lors de ces journées.

Je découvre, jour après jour, les bienfaits du yoga en particulier pour la maternité. En plus de me sentir reposée, je suis (la plupart du temps) plus patiente avec les multiples demandes de mes cocos, leurs conflits et leurs revandications. Ce n'est pas rien.

Alors oui, aujourd'hui mes cocos sont allés à la garderie et j'en ai apprécié chanque minute je dois l'admettre. J'ai pu prendre un café calmement avec une amie et discuter sans interruption, allerfaire un cours de yoga, prendre le temps de fouiner sur le web et d'écrire, cuisiner une lasagne pour le souper et être à la garderie pour 4 heures. Par contre mon mini coco n'a pas autant apprécié sa journée... Il s'est beaucoup ennuyé, de moi et de son grand-frère et a très peu dormi. Son éducatrice m'a mentionné en passant que c'était peut-être dû au fait qu'il ne venait pas assez régulièrement... Peut-être, en effet, mais ça ne me convainc pas pour autant à l'envoyer plus souvent.

lundi 27 octobre 2014

Méditer et materner

J'ai trouvé mon moment de méditation quotidien. Tous les soirs, c'est moi qui fait le rituel du dodo pour mes cocos. Ils partagent maintenant la même chambre, ce qui facilite grandement le processus et comme mon plus vieux a besoin de beaucoup de sommeil, ils se couchent à la même heure. Tous les soirs, je leur donne leur bain, leur lit deux histoires (chacun en choisit une), Renaud ferme les lumières, Léo allume la veilleuse qui fait des étoiles et maman chante trois berceuses. C'est après que le trouble commence.

Depuis que Léo est dans la chambre de son frère, il est dans un "lit de grand". Il a vite compris qu'il pouvait en sortir! Je reste donc dans la chambre assise sur son lit, jusqu'à ce qu'il s'endorme ou du moins, qu'il se calme. Ça peut être long et mes nerfs sont mis à rude épreuve. C'est donc mon moment de méditation. Un moment pénible est devenu un moment magique. Tous les deux, nous nous appaisons, tranquillement, à chaque respiration. Ce soir, j'ai même pu quitter sa chambre avant qu'il se soit endormi. Je crois sincèrement qu'il perçoit l'énergie que dégage ce moment de calme méditatif. 

Je n'ai toujours pas décidé de ce que je faisais pour mes cocos et la garderie, mais ils sont à la maison depuis mercredi dernier et je les sens de mieux en mieux. Aujourd'hui, nous avons fait décoré des citrouilles à l'Espace famille Villeray. L'activité devait durer 2 heures, mais nous avons quitté après 45 minutes. Mes cocos ne peuvent pas rester assis très longtemps. Leur capacité de concentration se situe autour de 30 minutes. L'animatrice me demandait si c'était toujours ainsi... Oui. Personnellement, ça ne me dérange pas et je ne trouve pas ça anormal pour leur âge (3 ans et demi et 21 mois). On est donc allé se dépenser au parc avant de revenir à la maison. Je ne pense pas que mes enfants aient un jour un diagnostic de TDAH pour autant, mais ce matin, à ce sujet, j'ai lu un article intéressant au sujet des enfants ayant un diagnostic de TDAH. Une autre façon de les percevoir, beaucoup plus optimiste. Je ne retrouve plus le lien, mais si quelqu'un le trouve, pourriez-vous me l'envoyer!?

dimanche 26 octobre 2014

Vent de changements

Il est midi et demi, c'est l'heure de la sieste par ici. Je devrais tellement dormir, ma nuit a été courte et qui sait de quoi la prochaine aura l'air, mais je dois aussi prendre le temps de poser mes idées et c'est le médium que j'ai choisi. Dès qu'on me donne un peu plus de temps de disponible, des milliers de questions surgissent dans ma tête et le besoin d'écrire se fait sentir.

En ce moment, deux choses me préoccupent: le choix de laisser ou non mes enfants en garderie et le sens ou la direction que je souhaite donner à ma vie. Ce ne sont pas de petites questions n'est-ce pas! Je vais aborder la deuxième pour débuter. Je me sens à un tournant et ce n'est pas la première fois que j'ai ce sentiment. Bien souvent, il se produit justement lorsque je touche le fond du baril. Cest le signe que des changements doivent s'amorcer et que je dois donc me reconnecter. Mais la direction à prendre est floue à mes yeux. Je voudrais partir avec toute ma famille pour découvrir de la simplicité, voir de la nature et respirer librement sans tous les soucis du quotidien lourd de ses obligations. Certaines lectures m'inspirent dont le livre Zéro Déchet de Béa Johnson et le billet de blogue suivant.

Pour ce qui est de laisser ou non mes garçons en garderie, la question demeurre entière. Ils sont mieux à la maison, ça se voit, ça se sent. Tout est plus facile. Ils écoutent mieux les consignes, sont plus calmes, moins colériques. Ce sont des choses qui parlent. Toutefois, je crains de ne pas y arriver une fois que mon p'tit troisième ce sera pointé le bout du nez. J'ai peur de la fatigue, des crises, des colliques... J'ai peur d'être une moins bonne maman, une maman qui pleure souvent, qui est impatiente, ennuyante... Toutefois, je sais que même dans mes moments les plus difficiles, mes garçons préfèrent quand même rester avec maman. Finalement, le dernier point qui me chicote c'est l'aspect activités organisées et en groupe qu'offre la garderie et que je ne pourrais leur offrir. Est-il nécessaire à leur bon développement? Manqueront-ils de quelque chose au niveau de leur développement socio-affectif? Mon intuition me dit que non, que les enfants sont mieux à la maison (lorsque le milieu est sain et offre certaines stimulations, occasions de socialiser, etc). Une dernière lecture inspirante à ce sujet ici.

lundi 20 octobre 2014

Peut-on concilier l'apprentissage et le plaisir?

Scolariser ou non son enfant, voici une question que se pose certains parents. Avant d'avoir des enfants, je pensais que l'école était obligatoire pour tout le monde jusqu'à 16 ans. Après avoir eu Renaud, je me suis intéressée aux approches un peu "différentes" de parentalité et de fil en aiguille, j'ai découvert que l'école à la maison était non seulement permise au Québec, mais comptait un nombre importants de famille le "pratiquant" dant une de mes amies que j'avais perdue de vue.

Je ne m'associe pas à un type de parentalité en particulier. Je pige dans différentes approches, mais je remarque qu'une approche dite plus "maternante" fonctionne davantage avec mes cocos. Ils sont plus coopérants et écoutent mieux les consignes que lorsque l'on utilise une approche plus "coercitive". En particulier mon plus vieux. Il a d'ailleurs de la difficulté à fonctionner dans des groupes avec plusieurs enfants et où les limites sont très précises. Je m'inquiète donc un peu de son entrée à l'école et explore différentes options dont les écoles alternatives et la déscolarisation.

Ce matin, j'ai lu l'article de La Presse écrit par Sylvia Galipeau au sujet de la déscolarisation et j'ai trouvé particulièrement intéressant les approches des différents experts de l'éducation qui interviennent à la fin de l'article. Certains mentionnent qu'il ne peut y avoir apprentissage sans effort, sans que ça soit d'une certaine manière "non agréable" tandis que d'autres disent qu'au contraire c'est dans le plaisir que les enfants apprennent le mieux et plus facilement. Ils disent autres choses aussi, mais moi c'est là que se situe mon noeud.

J'ai été élevée dans une famille où l'apprentissage se faisait à la sueur de son front et où il importait de distinguer travail et loisir. Quand est venu le temps pour moi de choisir un programme d'études au collégial et à l'université, mon père  s'est assis avec moi pour me ramener les pieds sur terre et m'expliquer que dans la vie, ça ne pouvait pas toujours être le fun et qu'il fallait que je tire mon plaisir d'apprendre des efforts que j'y mettrais et qu'un jour, je serais récompensée. Encore aujourd'hui, je m'excuse à mon papa qui n'est plus avec nous pour en discuter avec moi, je ne suis pas convaincue que ce soit la seule manière d'apprendre et surtout celle qui nous permette de nous sentir accomplie.

Mon conjoint gagne sa vie de l'escalade. Pour lui, il n'y a pas de distinction entre sa passion et son travail rémunéré. Il est chanceux me direz-vous et je vour répondrais qu'il a fait sa chance et que ce ne fut pas facile pour autant. Moi, j'ai toujours fait deux colonnes: mes passions, mes possibilités de travail ou de champs d'études. Aujourd'hui, je remets tout ça en question pour mon cheminement à moi parce que je crois sincèrement qu'il n'est jamais trop tard, mais aussi et surtout pour mes enfants. Quelle vision de la vie, de l'école, de l'avenir vais-je leur transmettre?
Léo et Renaud qui apprenne à coopérer ensemble pour construire un château!

dimanche 19 octobre 2014

Impermanence

Je ne sais pas si le terme se dit en français: impermanence. En ce moment, c'est ce qui guide ma pratique de yoga, mais également ma façon de percevoir ma vie au quotidien. Cette notion nous vient du bouddhisme. Ça signifie que tout est changeant, en mouvance, rien n'est donc permanent. 

Depuis une semaine, ça va mieux, beaucoup mieux. J'ai moins envie de dormir et plus envie d'écrire lorsque je ne suis pas avec mes enfants ou lorsque, comme c'est le cas en ce moment, ils font la sieste. Pourtant, au quotidien, nous vivons notre part de défis. Nous avons mis nos deux garçons dans la même chambre et nos nuits sont mouvementées. Léo se réveille en hurlant plusieurs fois par nuit et il finit soit dans notre lit ou l'un de nous deux dans le sien. Bien sûr, ses cris réveillent Renaud qui une fois réveillé souhaite lui aussi avoir maman avec lui... pas papa. On venait juste de règler ses visites nocturnes dans notre lit et là, c'est au tour de Léo de perturber nos nuits. Avec le 3e en route, on est un peu inquiet quant au niveau de fatigue que nous allons atteindre et quant à l'organisation de nos nuits. Mon chum me demandait ce matin:"Est-ce que c'est de ça que vont avoir l'air nos nuits pour les 10 prochaines années?"... Impermanence...

Chaque fois que je propose une activité de groupe pour enfants de 3-4 ans organisée à Renaud, il refuse et se met à se rouler par terre et ce, même si il a un ami avec lui. Il n'aime pas les grands groupes (plus que trois enfants genre...). Vous comprendrez que la garderie, c'est pas mal exigeant pour lui... Hier, on avait une fête d'enfants. Notre petite voisine avec qui il joue toutes les semaines fêtait ses quatre ans. Il y avait 8 enfants en incluant Renaud et Léo. Ce fut l'enfer, on est parti après moins d'une heure. Il pleurait pour un rien, restait dans le salon pour lire un livre avec papa et ne voulait pas faire la chasse aux trésors avec les amis. Plusieurs questions me hantent dans ces moments. Pourquoi mon fils est-il si différent de la moyenne des enfants? Pourquoi est-ce si exigeant pour lui d'être dans un groupe d'enfants? Est-ce que je devrais le forcer davantage ou laisser aller? Impermanence...

Ça ne signifie pas que l'on doit se croiser les bras et ne rien faire, mais plutôt de travailler avec ce qui est là tout en acceptant qu'aujourd'hui c'est comme ça et que demain, dans une semaine, un mois, un an, ce sera différent. Ce ne sera pas parfait, ce ne sera peut-être pas ce que l'on avait souhaité, mais la vie suit son cours et nous devons travailler avec ce qui est là ici, maintenant et sans jugement... C'est un travail de longue haleine pour moi.


vendredi 17 octobre 2014

Dépression et périnatalité


Bishop, 2014
Cela fait maintenant presque deux ans que je n'ai pas écrit sur ce blogue. C'est typique pour moi. J'entreprends des projets et je suis pleine de bonne volonté, mais j'abandonne aussi rapidement. J'adore écrire, mais c'est un défi pour moi de m'asseoir et de prendre le temps. Avec mes deux garçons et un troisième en route, je ne manque pas d'excuse pour délaisser mon clavier. Je ne ferai pas aujourd'hui le récit de ma dernière année et demie avec mes trois amours (mon chum compris). Tout va bien avec les aléas de la vie. Toutefois, je profite de cette plateforme pour partager une toute autre réalité, trop souvent passée sous silence, qui peut aussi faire partie de la maternité. La dépression.

Je fais partie de celles qui ont eu un diagnostic de dépression post-partum, six mois après la naissance de mon beau Renaud. Je vivais plusieurs deuils, celui de mon père, de ma famille décomposée et du bébé tel qu'imaginé. Renaud a été un bébé difficile. Il pleurait beaucoup (plus de six heures par jour), dormait peu, a eu des intolérances alimentaires (protéine bovine et soya) et est d'un tempérament hypersensible. Mais je pense que peu importe le tempérament de notre premier bébé, il y a toujours un deuil à faire entre ce que l'on avait imaginé et la réalité. On sait qu'on va être fatiguée, mais pas à quel point la fatigue peut nous terrasser. On sait qu'un bébé ça pleure, mais pas que des fois on n'en peut plus de l'entendre pleurer. On sait qu'on va perdre un peu de notre liberté, mais pas à quel point notre vie va maintenant s'organiser autour de l'horaire de notre bébé. Bref, six mois après la naissance de Renaud, je n'étais plus l'ombre de moi-même. Je ne dormais presque plus la nuit malgré une fatigue immense. Je pleurais pour un rien et j'avais parfois envie de dormir sans plus jamais me réveiller. Par dessus ces émotions, je me sentais immensément coupable de ressentir ces dernières alors que je devrais être la personne la plus heureuse sur la terre puisque j'avais donné naissance à un beau bébé en santé que j'aimais plus que tout au monde.

Mon amoureux a pris un congé sans solde pour m'aider au quotidien à prendre soin de Renaud et je suis allée voir mon médecin. Je vous épargne la panoplie de médicaments qu'ils m'ont fait essayer avant de trouver le bon, mais tout ça a mis fin à mon allaitement (un deuil de plus). Finalement, j'ai commencé à prendre de l'Effexor et j'ai pu reprendre mon souffle, dormir et sourire. Il y avait donc une lumière au bout du tunnel. Auparavant, j'ai beaucoup lutté contre l'idée de prendre des médicaments pour une dépression, mais je dois dire que dans mon cas précis, cela m'a permis de prendre soin de moi et de mon bébé et je ne pense pas que j'y serais arrivée autrement. Ça m'a permis de me sortir la tête de l'eau.

Renaud a maintenant trois ans et demi et je prends toujours la même dose d'Effexor. Entre temps, j'ai eu mon beau bébé Léo et je suis aujourd'hui enceinte de près de 25 semaines d'un troisième petit bonhomme. J'ai tenté de cesser ma médication, mais cette nouvelle grossesse a amené son lot d'émotions et je n'y suis pas arrivé. C'est une grossesse difficile. J'ai eu de grosses nausées pendant mon premier trimestre et je prends toujours du Diclectin le soir pour ne pas me réveiller nauséeuse le matin. La fatigue que je ressentais lorsque je travaillais (jusqu'à il y a 3 semaines) était EXTRÊME. Bien sûr, le fait d'être maman de deux petits cocos de moins de 4 ans n'y est pas étranger. Mes nuits ne sont jamais paisibles. Elles sont parsemées de réveils et de visiteurs nocturnes qui ont vu un dragon ou qui souhaite simplement se coller pour mieux rêver. Le travail était exigeant et je me sentais souvent déchirée entre mon rôle de mère et mon rôle de travailleuse. J'aurais voulu exceller dans les deux et à trop vouloir en faire, j'échouais des deux côtés. À bout de souffle, ma sage-femme m'a envoyée voir mon médecin pour comprendre davantage la source de ma fatigue qui ne s'expliquait pas par mes tests sanguins. Le verdict est tombé: dépression professionnelle ou, plus communément, burn out. Décidément, c'est un mot qui me hante. 

Je trouve difficile de repasser par ce processus d'acceptation de l'échec ou du moins de ce que je perçois être comme un échec. Mais cette fois-ci, je ne veux pas qu'on augmente ma médication. Je me sens plus forte que les fois précédentes. Je suis heureuse en présence de mes trois amours, ce n'est donc pas un état constant. J'ai plutôt opté pour le yoga que j'avais mis de côté depuis la naissance de Léo. J'ai ressorti mon livre yoga for depression d'Amy Weintraub et après deux semaines de pratique quasi quotidienne, j'en ressens déjà les bienfaits. Je me sens beaucoup plus connectée à mon bébé à venir et beaucoup plus patiente et constructive dans mes interventions avec mes garçons. Je me sens calme et je commence à prendre du recul par rapport à ma situation professionnelle. Ce livre me permet de comprendre qu'est-ce qui, dans le yoga, apporte tant de bienfaits. Mon esprit rationnel a besoin de comprendre et c'est ce que je souhaite partager ici dans les semaines à venir et j'espère, par le fait même, pouvoir aider d'autres mamans qui se sentent aussi parfois coupable de ne pas être à la hauteur, d'être triste et fatiguée, bref, de ne pas correspondre aux exigeances qu'elles s'étaient fixées.